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Avec l'élection de François Hollande à la présidence de la République, le 6 mai 2012, l'alternance tant attendue a fait naître une triple espérance. Celle d'abord d'une Europe réorientée sur le chemin de la croissance. Celle d'une France sortant son économie de la fatalité du chômage, par le rétablissement de ses comptes et le retour à la compétitivité de son appareil productif. Celle enfin de réformes d'envergure garantissant, dans la justice, la pérennité du modèle social français et des services publics qui en constituent le socle.

Pour conclure les compromis historiques nécessaires à la modernisation du pays, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a fait le choix du sérieux budgétaire, du dialogue avec les institutions européennes et de la négociation avec les partenaires sociaux.

Cette stratégie constante et cohérente donne aujourd'hui ses premiers résultats, et c'est la leçon de l'année écoulée. Si l'Union européenne nous donne un peu de temps pour atteindre l'objectif d'un déficit nominal inférieur à 3 % du PIB, c'est parce que la France a su prouver qu'elle assume ses responsabilités de puissance, en réduisant effectivement son déficit structurel et en engageant des réformes de fond. Le pacte de compétitivité, avec le crédit d'impôt compétitivité emploi, allège les charges des entreprises de 4 % dès cette année et de 6 % l'année prochaine. La Banque publique d'investissement prend son essor et la sécurisation des parcours professionnels dessine les contours d'un nouveau pacte.

Il y a une responsabilité partagée, entre les Etats et les institutions de l'Union, face aux urgences de la crise et au risque de voir les peuples, confrontés au cancer du chômage et de la désespérance, divorcer du projet européen. La réorientation de l'Europe et le redressement de la France, pour qu'ils continuent à cheminer harmonieusement, doivent emprunter une voie exigeante.

Notre pays doit tout d'abord poursuivre le rétablissement de ses comptes par la maîtrise de la dépense. Le temps donné par la Commission européenne n'est pas un chemin de traverse, encore moins une opportunité de défausse. Nous allons, en 2013, diminuer le déficit structurel de 1,8 point, puis de 1 point en 2014, après l'avoir réduit de 1,2 point en 2012. Les dépenses de l'Etat ont baissé en 2012 de 0,3 milliard d'euros. En 2014, elles diminueront, hors la charge de la dette et des pensions, de 1,5 milliard d'euros et nous ferons près de 15 milliards d'euros d'économies sur la dépense publique. Enfin, nous poursuivrons dans la concertation les réformes structurelles en modernisant l'action publique.

L'Europe, pas davantage, ne peut s'arrêter au milieu du gué. La mise en oeuvre de l'union bancaire et du plan pour la croissance et l'emploi des jeunes doit être accélérée, l'harmonisation sociale et fiscale renforcée, la lutte contre les paradis fiscaux intensifiée. De grands investissements de compétitivité, notamment dans le domaine de l'énergie, doivent être promus, comme le propose la France, dans le cadre d'une coopération approfondie avec l'Allemagne.

Réorienter l'Europe et redresser la France sont deux ambitions qui se conjuguent ensemble. Ceux qui ont affaibli la France pendant dix ans, et qui exigent de nous que nous la redressions en douze mois, ne préconisent plus rien que de s'opposer à tout, avec une outrance qui les radicalise chaque jour davantage. D'autres, qui critiquent le sérieux budgétaire, commencent à percevoir qu'il peut avoir des vertus au moins aussi grandes que les ambitions de grand soir ou les rêves romantiques de rupture pour protéger les peuples des ravages de l'austérité.

En fait, face à une crise qui mine l'espérance, il n'est que la confrontation à la réalité et l'éthique de la responsabilité qui puissent dessiner un chemin crédible et durable. C'est celui que nous avons choisi de suivre, résolument.

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